En fin de compte, l’étude de la couleur est l’étude de nous-mêmes.
JOSEF ALBERS
JOSEF ALBERS
Dans la continuité de ma série « Compositions et figures » débutée en 2020 et inspirée par l’architecture, je poursuis ma recherche sur les couleurs en réalisant des photographies à partir d’agencements de papiers colorés, m’autorisant cette fois davantage de souplesse.
Comme dans l’ensemble de ma pratique, cette série puise dans ma fascination pour les couleurs et pour l’étude de leurs interactions, que je cherche ici aussi à travailler par le langage de l’abstraction. Elle a reçu son impulsion initiale, lors d’une séance de prises de vues pour « Compositions et figures », de la rencontre avec le Musée Jean Cocteau de Menton construit par l’architecte de Rudy Ricciotti. Des lignes plus courbes se sont alors invitées dans mes compositions, m’inspirant un désir à la fois de liberté et de contrôle vis-à-vis de la réalité photographiée.
Dessinatrice par ailleurs, le papier fut mon premier support et je me tourne aujourd’hui naturellement vers lui : il est à la fois simple et chaleureux, sensuel et chargé d’émotions, évoquant les livres, les souvenirs d’activités de l’enfance, la découverte d’artistes utilisant ce médium et, plus tard, les expérimentations de mes études d’arts appliqués…
Dans l’atelier, je crée un dispositif contraignant de mise en scène éphémère. À l’intérieur de la boite à lumière, comme un petit théâtre, je dispose et recourbe des feuilles de papier de façon à mettre en relation deux à quatre couleurs.
En utilisant uniquement des papiers, choisis pour leur qualité picturale, leur gamme de teintes et leur tenue, je cherche à atteindre une forme abstraite, minimaliste, où les couleurs et les volumes, les masses et les lignes s’équilibrent.
Dans chaque composition, l’arrangement spatial des éléments est soigneusement construit : après avoir imbriqué instinctivement plusieurs feuilles de papiers choisies pour l’harmonie de leurs tons, j’affine ma composition tantôt en la regardant directement, tantôt depuis le viseur, et la fixe ensuite par la photographie.
Apparemment plates, les images obtenues laissent bientôt apparaître l’indice de leur matérialité. La tangibilité des objets photographiés et la notion de profondeur sont préservées par le léger jeux des ombres portées par un papier sur un autre.
Cette série photographique propose une expérience visuelle où l’imagination irait se perdre dans les lignes et les surfaces, et où la beauté émanerait de la simplicité des matériaux ordinaires et de la subtile complexité des associations de couleurs.
Série réalisée dans le cadre de la fotoMasterclass de l'Oeil de l'esprit.
Formats :
40 x 60 cm
Impression pigmentaire sur papier mat.
Édition limitée à 5 exemplaires.
Impression pigmentaire sur papier mat.
Édition limitée à 5 exemplaires.
60 x 90 cm
Impression pigmentaire sur papier mat.
Édition limitée à 3 exemplaires.
Impression pigmentaire sur papier mat.
Édition limitée à 3 exemplaires.